8 astuces bullshit pour devenir le meilleur marketeux du monde
Si le monde du travail est une jungle, tu souhaites probablement être plus proche du puma que du lémurien. Heureusement, sache qu’il existe quelques astuces simples pour paraître expert en communication et en marketing.
⚠️ Spoiler Alert : quelques doses de second degré et traces d’autodérision peuvent se trouver dans cet article. Pas mal de moqueries, également.
Chaque tribu à son langage. Les comptables vont te parler “EBE”, les designers parlerons “wireframe”, mais je mentirais si je vous disais qu’il suffit de jargonner “lead magnet” et “préemption de territoire de communication” pour passer pour quelqu’un de compétent.
Brisons un mythe : non, l’expertise n’est pas savoir de quoi on parle. C’est avant tout un état d’es… pardon, j’ai failli parler non-marketeux (ndlr : on appelle cela “parler français”). Tout est question de mindset, disais-je.
Voici les astuces.👇
Utiliser — voire inventer, des acronymes à vau-l’eau
Ne pas hésiter à être ridicule. Comme par exemple en parlant du ‘NCCM’, le fort bien connu :
“New Customer Content Management”
L’idée ici, c’est de surjouer l’expertise afin de perdre tes collègues, qui n’auront alors plus d’autre choix que de te croire sur parole.
Dessiner des diagrammes avec un air entendu 📏
Ton avantage concurrentiel, c’est qu’à l’école tu as passé en revue l’intégralité des théories SWOT, 4P, AARRR et autres méthodes SMART. Ça en jette toujours un peu et, de toutes façons, les collègues se battront pour savoir “quel canal d’acquisition est le plus impactant”, pas pour comprendre si ce que tu dis est juste. Laissons-les se battre et adoptons un sourire en coin nonchalant : mic-drop.
Utiliser plein de mots anglais, bien que leurs traductions existent
Il faut être dans le bon MINDSET. Ne parle surtout pas de parcours d’achat, encore moins d’entonnoir. Non, parle bien de “Funnel”. On préférera également “nurturer du lead” à “nourrir des prospects”.
Là encore, c’est encore plus efficace en intégrant pléthore d’acronymes :
“Anyway, les KPI ont-ils suffisamment mis en avant le ROI de l’opération Brand content autour du Customer care ?”
Déstabiliser les personnes plus malignes que vous
Etape 1 : souffler le chaud 🔥
Prendre un air grave et inviter l’équipe à “prendre un peu de recul sur cette assertion“, sur une phrase pourtant basique, lancée par le génie de la boîte.
Tout le monde aura l’impression que tu écoutes davantage et que tu as repéré un point majeur qu’ils n’avaient pas vu. Et lui, il pensera d’abord que tu es fan.
Etape 2 : souffler le froid ❄️
Attendre que cette personne lance une deuxième phrase basique. Demander si “on est sûrs de ça…?” avec un air suspicieux. De préférence sur un point sur lequel on est vraiment sûrs de ça, oui.
- “Les opé’ de com’ fonctionnent bien sur notre parc client.”
- “Oula, euh, on est sûrs de ça…?”
Et là, piégé, l’intello de la boîte te pensera plus malin que lui. Enjeu d’égo oblige, il cherchera à tout prix à te convaincre par la suite.
En plus, tu mettras le doute à tous les collaborateurs, qui vont perdre 5 minutes afin de savoir si ils ont loupé un truc que toi seul remarque.
Bim, alors c’est qui le génie ici, maintenant ?!
Couper chaque personne qui parlerait d’Insta ou YouTube en disant que “Oula attendez : le digital n’est qu’un canal.”
Il faut voir la Big Picture : on ne rentre jamais par l’outil, enfin Gérard !
Reprenez-le même si il ne disait rien de spécialement aberrant.
Prends ça, Gérard, c’est pas toi le pro’ de la com’ ici.
Reprendre exactement l’idée des autres, en ajoutant qu’il faudra être “Customer centric”
Cette petite différence fera oublier aux autres que ça n’était pas ton idée à la base, et tout le monde reviendra dessus à la prochaine réunion en disant qu’ils ont adoré ta proposition.
Systématiquement “older” tes collègues
Le “messaging façon Gafa” ? ➡️ OLD. Si tu n’aimes pas celui qui parle, tu peux même faire une variante, où tu dis que :
“Tester l’IA…? C’est déjà tellement Q1-Q2 2023…”
Tu peux également faire croire que tu étais déjà au courant de chaque actu’ que tes collègues annoncent, ce qui fera de toi le maître du cool.
“Ah oui, j’ai vu l’info la semaine dernière sur un média US.”
Là, tu es vu comme un mec du turfu direct. Open Space Master 🚀
(Attention, ça marche davantage en cas de lancement de produit ou service qu’en cas de victoire à un match en direct pendant la Coupe du Monde…)
Mettre des statistiques partout, tout le temps, pour appuyer ses dires et passer pour un grand érudit de chez Odoxa 📊
Personne ne doutera que tu maîtrises tes sujets, si ça parle chiffres. Tu peux éventuellement inventer : “83% des gens…” sonnera par exemple crédible.
Astuce si tu veux paraître encore plus génial, tu peux même insister en convertissant ces statistiques : “25% des femmes seulement sont en accord avec leur féminité !… 1 femme sur 4, vous vous rendez compte ?”
Wow, l’as de la socio ET des maths ?! Génie.
Si tu suis bien ces conseils, tu pourras survivre quelques années en agence ou en start-up (on ne va pas se mentir, chez l’annonceur mentionner une seule fois le mot “funnel” suffit déjà amplement à faire de toi le roi). De rien.
Attention ! Notons que ce type de comportement peut pousser tes collègues à la moquerie, la haine ou, dans certains cas, au meurtre.
⚠️ Alerte ironie : cet article est un condensé de tout ce qui m’a insupporté chez certaines personnes, dans le monde du travail ou dans les pubs LinkedIn et Instagram d’expert·es auto-proclamé·es.
S’il y a bien une chose que j’ai en horreur, ce sont les personnes qui veulent se mettre en avant à tout prix pour se rendre (plus ou moins faussement) supérieures aux autres à coup de “bullshit quote”. Le savoir est fait pour être transmis —personne ne détient LA vérité. Vive le partage et la pédagogie !